L' histoire de

L' APICULTEUR

J'AIME LE MIEL

L'apiculture, pourquoi ?

Jean-Noël, apiculteur. Je me souviens quand j’ai entendu dire qu’il voulait se lancer dans cette nouvelle activité m’être dit « la vache, c’est sacrément cool » et puis avoir aussi pensé que c’était plutôt cocasse. Ce n’est pas commun les potes qui veulent devenir apiculteur de nos jours. Mais finalement, connaissant Jean-Noël, ça devient presque logique. C’est difficile de le décrire, Jean-Noël. Il est complexe comme garçon. Un pote aussi bourru et difficile qu’il est doux, compatissant et drôle. Un mec qui collectionne aussi bien les chaussures Repetto que les leatherman. C’est l’incarnation vivante du tout en un, en somme. La légende a peut-être bien dépassé la réalité, on ne sait plus ce qui est vrai de ce qu’il ne l’est pas quand on entend la vie qu’il a eue. Apparemment il aurait pris un sac à dos et serait parti vivre en Thaïlande tout seul à 20 ans, comme ça pour voir. Et il aurait aussi peut-être tué un dragon à mains nues sur le chemin du retour. C’est ce qui se raconte en tous cas dans les provinces de Seine-et-Marne. Ce qui est sûr c’est que c’est quelqu’un d’extrêmement fiable, et solide, et qu’il sait tout faire. Et je l’ai vu de mes yeux. Comme accrocher des boules à facettes dans les arbres, construire des structures en plexiglas de 3 mètres de haut, créer un logo ou s’occuper de ses abeilles. Il faut le voir avec elles, il est presque amoureux. Un truc de reconnaissance pour ce qu’elles lui apportent, comme s’il cherchait en s’occupant d’elles le mieux possible à leur rendre ce qu’elles lui donnent. Les petites bosseuses. Elles sont là, toutes agglutinées sur leurs ruches, contentes j’imagine. C’est peut-être même lui qui les a construites ces ruches. Je ne lui ai jamais demandé, mais ça ne m’étonnerait pas si c’était le cas. En faisant du miel, Jean-Noël fait quelque chose qui lui ressemble, un travail difficile, en solitaire, qui demande de l’effort. Il n’y a pas de victoire s’il n’y a pas de difficulté. Je ne pourrais pas dire toutes les étapes de la récolte, je dois avouer que je n’ai pas écouté grand-chose quand il me les a expliquées. Mais je sais qu’il y a du travail, et pas qu’un peu. Et qui donne quelque chose de beau à la fin : la bonne bouffe, la belle vie.